La Speedmaster Moonwatch d'Omega a exercé son attraction gravitationnelle sur les terriens pendant plus d'un demi-siècle, transformant le robuste chronographe d'Omega en une icône vivante. Pour d'innombrables fans de la Speedmaster, l'annonce par Omega en 2019 de la réanimation de son légendaire Calibre 321 était aussi excitante que l'atterrissage sur la Lune. La première montre dotée du vénéré chronographe à roue à colonnes à remontage manuel était la Omega Speedmaster Moonwatch 321 Platinum replique montre, suivie un an plus tard par un modèle en acier, le Moonwatch Calibre 321 (que nous avons baptisé «The Ultimate Speedmaster»). Examinons de plus près cette version lourde de luxe avec son cadran en onyx et ses compteurs de météorite lunaire.
Qu'est-ce qui est arrivé en premier, la poule ou l'œuf?
Avant même l’existence de la Speedmaster, son cœur battait déjà dans la manufacture Lemania de Villeret. Réputée pour ses mouvements horlogers d'exception, en particulier ses chronographes, chronomètres et répéteurs, Lemania fournissait autrefois des calibres de chronographe aux grands noms de l'horlogerie. En 1941, Lemania a produit le 27 CHRO C12, l'ancêtre du calibre 321 d'Omega qui était et est toujours reconnu comme l'un des meilleurs et des plus beaux mouvements de chronographe à remontage manuel jamais produits.
La première Speedmaster de 1957, avec son échelle tachymétrique distinctive placée sur la lunette, était équipée de ce calibre, bien que d'autres chronographes Omega, comme ceux de la collection Seamaster, aient également été les destinataires du mouvement. Basé sur la Lemania ébauche, le calibre 321 d'Omega a équipé la Speedmaster de sa création en 1957 (dans le CK2915) jusqu'à la fin des années 1960 avec le lancement du calibre 861. Basé sur une architecture à roue à colonnes et embrayage horizontal, le Calibre 321 est considéré comme un mouvement plus prestigieux, plus «horloger» que le calibre 861 ultra robuste mais plus simple utilisé entre 1968 et 1996.
Le calibre 321 a connu beaucoup d’action dans l’espace: c’était le mouvement à l’intérieur de la montre personnelle de Wally Schirra (CK2998) utilisée lors de la mission Sigma 7 1962 marquant le premier Speedmaster «non officiel» dans l’espace; en 1965, elle a été testée et qualifiée par la NASA pour toutes les missions spatiales et portée par l'astronaute Ed White (ST105.003) lors de la première sortie dans l'espace américaine, et elle était également à bord du Speedmaster (ST 105.012), la première montre portée sur la Lune. Si vous êtes intéressé par les détails de l’évolution de la Speedmaster, nous vous recommandons ce guide avec l’identité des nombreuses références.
Roches et métaux lunaires
Le choix du platine (qui est environ 60% plus lourd que l'or) ajoute une lourdeur luxueuse et rassurante au boîtier. Après tout, les responsables de la NASA ont indiqué que nous pourrions extraire du platine sur la Lune dans un avenir très proche. Pour la Speedmaster Moonwatch 321, Omega a utilisé un alliage spécial de platine avec de l'or (Pt950Au20). La conception du boîtier est similaire au boîtier plus robuste de la ST105.012 Moonwatch, avec ses contreforts de protection pour protéger le poussoir et la couronne et les pattes de lyre torsadées. Mesurant 42 mm de diamètre, le boîtier en platine présente des finitions brossées et polies (il convient de se rappeler, cependant, que le platine se raye facilement). La lunette tachymétrique caractéristique est en céramique noire avec des marques en émail blanc pour un contraste net. Grâce à la construction à roue à colonnes du chronographe, l'activation des poussoirs est super douce.
Le cadran noir d'encre est en onyx et emprunte une caractéristique de conception que nous associons normalement aux premiers modèles Speedmaster d'Omega, à savoir la construction du cadran à pas. Pour être plus exact, une zone centrale surélevée et une légère pente à la périphérie, que l'on retrouvait dans la plupart des montres d'environ 1961 à 1974. Le riche lustre noir de l'onyx prépare le terrain pour les trois sous-cadrans réalisés avec des tranches de météorite lunaire grise. L'or blanc est utilisé pour les aiguilles des heures et des minutes et les index appliqués, tous traités au Super-LumiNova. Les fans apprécieront l'inclusion du logo Omega vintage appliqué et de l'inscription «Professional» à midi ainsi que du «dot-over-90» sur l'échelle tachymétrique comme l'original ST 105.012, la dernière Speedmaster à accueillir le calibre 321 et le premier pour inclure l'inscription professionnelle.
En regardant cette édition Platinum, maintenant que la nouvelle Speedmaster Moonwatch Professional a été dévoilée, donne une autre vue de ce modèle luxueux. En effet, cette Moonwatch 321 Platinum était en fait un «teaser» de la plupart des mises à jour que l'on retrouve dans les montres en acier de production régulière lancées en 2021, comme le boîtier légèrement redessiné, le retour du cadran à pas, le fond à double pas, l'aiguille des secondes en forme de goutte, les logos et polices mis à jour ou la disposition historique de la lunette.
La renaissance d'une icône
Après avoir dormi pendant plus de cinq décennies depuis la fin de la production en 1968 (du moins, pour Omega), la nouvelle qu'Omega réveillerait le calibre 321 était une musique aux oreilles des fans de Speedmaster. Une division spéciale de la fabrication d'Omega a été mise de côté pour donner vie au calibre. Opérant dans le plus grand secret pendant deux ans sous le nom de code «Alaska 11», la mission était de reconstituer le mouvement le plus fidèlement possible. À l'aide de scans numériques pour sonder une Speedmaster ST 105.003 portée par Gene Cernan lors de la mission Apollo 17 de 1972, toutes les pièces du calibre 321 ont été reproduites à l'échelle. Cette haute estime pour l'original signifiait que la technologie Co-Axial d'Omega et la certification Master Chronometer étaient hors de question.
Vu du fond du boîtier, les admirateurs de l'original 321 remarqueront à quel point les ponts, les leviers, les engrenages et les plaques sont identiques à l'original, bien que les finitions et les gravures soient plus nettes et plus détaillées. Les ponts et la platine, par exemple, sont plaqués or Senda et les biseaux sont polis. Un autre fait réconfortant est que l'ensemble du mouvement, y compris la tête et le bracelet de la montre, est exécuté par un seul horloger. Même si le mouvement bat toujours au rythme lent d'origine de 18 000vph, la réserve de marche a été étendue à 55 heures.
Les pensées
Le mot qui me vient à l'esprit quand je pense à cette montre est «majestueux». Il y a quelque chose de majestueux, presque distant à propos de cette lourde montre en platine avec son cadran en pierre froide et des fragments de météorite lunaire. Cependant, la majesté froide du cadran est compensée par la vue sur le fond du boîtier qui vous invite à plonger dans l'animation fascinante du calibre 321 avec ses ponts et sa platine en or Sedna 18 carats. D'un autre côté, cela pourrait aller un peu trop loin en termes de luxe, par rapport à l'esprit original de la Speedmaster, qui était une montre instrument après tout. Sa rareté est vouée à faire de cette montre une pièce de collection.
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